• Bonjour tous les chimistes (et les accros du rangements!)!!

    Le 5 S Qu'est-ce que c'est? Les 5 semi-conducteurs ? Les 5 Signes de l'acidité d'une solution ? .... Non ! Il s'agit d'une méthode japonaise pratiquée dans pas mal de milieu pour travailler dans un environnement plus sain et plus propice au travail.

    Je vous donne ici les bases de cette méthode :

    Quest-ce qu’une méthode 5S ? 

    La méthode des 5 « S » est une technique de management japonaise visant à l'amélioration continue des tâches effectuées dans les entreprises par le rangement et l’organisation du poste de travail.

     

    Elle tire son appellation de la première lettre de chacune des cinq opérations la constituant :

    1)   Seiri, débarrasser : éliminer de la zone tout ce qui n'y a pas sa place.

    2)   Seiton, ranger : ranger les différents outils et matériels de façon à éviter les pertes de temps et d'énergie. « Une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place ».

    3)   Seiso, nettoyer : une fois l'espace de travail dégagé (Seiri) et ordonné (Seiton), il est beaucoup plus facile de le nettoyer. Le non-respect de la propreté peut engendrer des risques (accident, santé, départ de feu…).

    4)   Seiketsu, ordonner : l'ordre et la propreté sont à maintenir tous les jours.

    5)   Shitsuke, être rigoureux : contrôler régulièrement l'application du système 5S afin d’assurer son efficacité.

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A quoi ça sert ?

    La mise en place du 5S permet d’améliorer :

    ·       Les conditions de travail : poste plus agréable, moins de stress, plus de perte de temps à chercher le matériel…

    ·       L’ergonomie : lors de la phase de rangement, l’ergonomie est prise en compte pour limiter les déplacements et les mouvements délicats (rapprocher ce qui sert le plus souvent).

    ·       La sécurité des personnes : un poste ordonné permet de réduire les risques de trébucher, se cogner,  glisser…

    ·       Les conditions pour la santé : nettoyer régulièrement la zone diminue les poussières dans l’air.

    ·       La sécurité incendie : plus de propreté permet d’éviter des départs de feu provoqués par des poussières accumulées.

    ·       La qualité : le poste étant plus agréable et moins stressant, l’opérateur peut se concentrer sur son travail ce qui limite les risques qualité (mauvais étiquetage, fût mal fermé…)

    De plus, l’opérateur est consulté pour la mise en place du 5S, il devient donc force de proposition pour toutes les autres améliorations.

     

     

     


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    Pourquoi des fluorures en milieu acide sont ils aussi dangereux que l'acide fluorhydrique ?

     Les fluorures en milieu acide, comme l'acide fluorhydrique HF, génèrent une double action :

    • corrosive par les ions H+ de l'acide ;
    • toxique par les ions fluorures F- qui, du fait de la destruction de la couche superficielle de la peau ou de l'œil par l'acide, vont pouvoir pénétrer en profondeur, chélater le calcium et le magnésium, perturbant ainsi les équilibres biologiques. Les résultats sont des nécroses très importantes et des perturbations de différents cycles métaboliques.

    L'action de l'acide est principalement destructrice sur les couches superficielles, alors que l'ion fluorure agit très peu sur ces mêmes couches. La destruction de ces couches superficielles permet ensuite à l'HF et aux ions fluorures qu'il libère progressivement, de s'infiltrer et de progresser vers les tissus plus profonds, provoquant leur nécrose de liquéfaction. C'est ce mécanisme spécifique qui différencie l'HF des autres acides et, en particulier, des acides forts qui provoquent une nécrose de coagulation avec précipitation des protéines tissulairesb.

    Schématiquement :

     

    Les Bases

     

     

    Retenir : C'est la double présence de H+ et F- dans le même milieu qui est responsable du risque HF.
    H+ peut être apporté dans le milieu par n'importe quel acide – F- par les fluorures.

    Dans l'équilibre HF <-> H+ + F-, H+ est donc la première entité consommée. 

    Plus le milieu sera acide, plus la concentration en acide (autrement dit la concentration en H+) sera importante dans le mélange, et plus les ions fluorures seront libres et pourront réagir (loi de Le Chatelier).

    C'est pourquoi les mélanges chimiques à base d'acide fluorhydrique ont une classification spécifique, avec des règles plus sévères pour un produit très toxique, car le risque HF persiste même dans les faibles concentrations

    Concentration  HF
    Dans un mélange
     Insertion à la 19ème ATP,
    modification à la 26ème
     

    Catégorie 

    Phrases de risque 

    ≥ 7 % 

    Très toxique
    Corrosif 

    R26/27/28 : Très toxique par inhalation, contact avec la peau et par ingestion,
    R35: Provoque de graves brûlures 

    1 à 7 % 

    Toxique 

    R23/24/25 : Toxique par inhalation, contact avec la peau et par ingestion,
    R34 : Provoque des brûlures 

    0.1 à 1 % 

    Nocif 

    R20/21/22 : Nocif par inhalation, contact avec la peau et par ingestion,
    R36/37/38 : Irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau 

     

    Etiquetage européen actuellement en vigueur.

    Un mélange contenant 2 % d'HF est toujours étiqueté toxique et corrosif, même si le risque létal est moins important que pour une concentration ≥ 7 %.

    Dans le nouvel étiquetage européen CLP c   , les limites de concentrations sont moins claires concernant le risque de toxicité aiguë mais l'acide fluorhydrique est tout de même classé en toxicité aiguë de catégorie 1 (la plus forte), en cas de contact cutané (phrase de risque H310 – risque mortel en cas de contact cutané).

    Comme l'action est plus lente (lorsqu'il s'agit de concentrations diluées) les symptômes associés s'en trouvent retardés :

    Concentration 

    Douleur 

    50% et plus  

    Immédiate accompagnée d'une destruction tissulaire rapidement visible 

    De 20 à 50%  

    Différée de 1 à 8 heures après le contact (avec érythème dans les mêmes délais) 

    Moins de 20%  

    Différée de 24 heures ou plus (avec érythème dans les mêmes délais) 

     

    Qu'est ce qu'un fluorure en milieu acide ?

    Ce n'est ni plus ni moins que la présence, dans une même solution de ions H+ et F-.

    Par exemple, si je mélange un diacide fort, comme l'acide sulfurique H2SO4 avec du fluorure de sodium, NaF :

    1. H2SO4 se dissocie totalement dans l'eau et libère 2 H+
    2. NaF est un sel qui s'hydrolyse également complètement dans l'eau, si la solution n'est pas saturée :

    NaF <-> Na+ + F- 

     Dans un bain contenant par exemple 20 % d'acide sulfurique, 40 % de fluorure de sodium et 40 % d'eau il y aura 40 % d'ions H+ et 40 % d'ions F- libres.

    C'est d'ailleurs ce type de propriété qui est utilisée en chimie pour augmenter la force d'un décapage chimique.

    L'acide fluorhydrique est utilisé pour le décapage de pièces inoxydables.
    On peut également utiliser des mélanges dits fluonitriques, qui correspondent à un mélange d'acide nitrique (HNO3) et d'acide fluorhydrique (HF).

    Exemple de tels mélanges utilisés comme solutions décapantes :

    1. HF 6 % / HNO3 15 % - Mélange à pH = 1
    2. Un mélange HF/HNO3/H2SO4 à pH = 1

     Le milieu sera alors très acide : Il y aura à la fois des ions H+ provenant de HNO3 (et H2SO4, le cas échéant) et HF, et des fluorures sous la forme F- ou HF

    Retenir : Le mélange d'HF avec un acide fort va entraîner une brûlure acide rapide et ainsi créé une « porte d'entrée » aux fluorures, même s'ils sont, en théorie, moins « nombreux » que les H+.

     Comment laver les fluorures en milieu acide ?

    Réponse : comme une projection d'acide fluorhydrique.
    Le meilleur moyen de faire un lavage actif et efficace de ce type de projection est de :

    1. Agir le plus précocement possible, pour éviter que les premières lésions ne se créent ;
    2. Etre actif à la fois sur les ions H+
    3. Chélater les ions fluorures F-

    Les dispositifs de lavage à l'Hexafluorine® répondent à ces exigences en étant directement accessibles au poste de travail et transportables.
    L'hexafluorine® va agir sur l'acide et chélater le fluorure. Son hypertonicité permet de faire ressortir le produit chimique agresseur des tissus de l'œil ou de la peau (phénomène d'osmose) et ainsi de limiter la pénétration et l'action de HF sur les tissus.

    Retenir : L'utilisation d'une solution active comme l'Hexafluorine®, immédiatement après la projection, permet d'éviter ou de diminuer la pénétration et l'action de l'HF sur les tissus, limitant ainsi le développement de la brûlure et les complications associées. Lors d'un lavage tardif ou insuffisant, un soin secondaire spécifique type gluconate de calcium peut être appliqué, selon le protocole du médecin responsable.

    Exemples de fluorures en milieu acide :

    Les mélanges fluonitriques :

    • HF 6 % / HNO3 15 % - Mélange à pH = 1
    • HF 3 % / HNO3 15 %
    • Un mélange HF/HNO3/H2SO4 à pH = 1 
    • Un mélange /HNO3/H2SO4/NaF ou HNO3/NaF

    Autres acides susceptibles de libérer des ions F- : 

    • BF3 (trifluorure de bore)
    • H2SiF6 (acide fluorosilicique)
    • SiF4 (tetrafluorure de silicium) 
    • a: McCulley JP., Whiting DW., Petitt MG., Lauber SE,
      Hydrofluoric acid burns of the eye., J Occup Med. 1983, 25, 447-50.
    • b: Dibbell DG., Iverson RE., Jones W., Laub DR., Madison MS.,
      Hydrofluoric acid burns of the hand., J Bone Joint Surg Am. 1970 Jul;52(5):931-6.
    • Classification Labelling Packaging – règlement européen 1272/2008

    D'où vient le danger spécifique de l'acide fluorhydrique (HF) ?

    L'acide fluorhydrique génère une double action :

    • corrosive par les ions acides (H+), capables d'attaquer les tissus en surface, (épithélium cornéen ou épiderme),
    • toxique par les ions (F-), qui grâce à la destruction de la couche superficielle de la peau ou de l'oeil par l'acide, vont pouvoir pénétrer en profondeur, chélater le calcium, perturbant ainsi les équilibres biologiques conduisant à des désordres physiologiques plus ou moins profonds. 

    Les fluorures en milieu acide (comme le trifluorure de bore par exemple) représentent, par définition, le même type de danger.

    Intérêt d'un lavage actif à l'Hexafluorine®

     A cause de ce danger spécifique, un lavage efficace doit, en plus du simple entraînement mécanique, permettre très rapidement et simultanément de :

    1. stopper la progression de l'agresseur ayant pénétré dans les tissus
    2. faire ressortir le produit par le jeu des pressions osmotiques
    3. absorber tout le potentiel agressif du produit chimique ( H+ et F- )

    Ces trois propriétés constituent la notion de lavage actif. C'est en réunissant ces trois critères que la décontamination sera optimale.

    J'ai reçu une projection oculaire et ou cutanée d'acide fluorhydrique (HF) :
    que dois-je faire ?

     Une prise en charge efficace est indispensable du fait du double danger de l'HF quelque soit sa concentration :

    • les ions acides (H+) créent une brûlure superficielle qui constitue la voie d'entrée
    • les ions fluorures (F-) à l'origine d'effets systémiques toxiques pouvant mettre en jeu le pronostic vital.

    Quels sont les protocoles utilisables ?

     Si le lavage immédiat des brûlures chimique par l'eau a été historiquement le premier réflexe, il a montré très rapidement ses limites en particulier pour les fortes concentrations avec des cas relatés de décès. Cela se comprend car l'eau ne fait que diluer l'HF passivement et en surface.

     L'utilisation en complément d'applications ou d'injections locales de gluconate de calcium a représenté un réel progrès du fait d'une action modérée antiacide et d'un certain potentiel de chélation des ions fluorures. Le pronostic vital a été amélioré ainsi que le degré des séquelles mais là encore la littérature internationale rapporte des cas avec nécessité de prise en charge chirurgicale et encore des issues fatales. Indépendamment de difficulté de la standardisation des circonstances d'accident et des cas cliniques, la sécurité et la reproductibilité des résultats amène à une réflexion pratique et concrète de l'amélioration de cette référence existante.

     La réflexion pratique a abouti à une optimisation de la prise en charge d'urgence sur le lieu de travail et secondaire en milieu hospitalier dont voici quelques exemples :

    • information et formation des personnels,
    • mesures de préventions techniques collective et individuelle,
    • mise à disposition de stations de lavage à proximité des endroits à risque,
    • utilisation de solvants type DMSO pour faciliter l'apport de calcium au niveau des ongles,
    • application de gel de gluconate de calcium préventivement avant l'apparition des douleurs,
    • ce qui eu également pour conséquences l'amélioration du confort du blessé, excisions précoce des surfaces nécrosées…

     La réflexion concrète se place au niveau de l'efficacité du lavage d'urgence et donc naturellement vis-à-vis des deux composantes de la gravité des brûlures par HF qui sont comme nous l'avons vu liées à sa corrosivité et à sa toxicité.

     

     

    Télécharger « mod_article3810731_2.pdf »

     Sources : www.prevor.com


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  •  Pourquoi parler de « lésion chimique » plutôt que de « brûlure chimique » ?

     Bien que le langage courant de nombreux pays utilise le terme de "brûlure" tant pour les accidents thermiques que chimiques, il serait judicieux, comme le font les germanophones, d'adopter des noms différents. En effet, les processus lésionnels et la physiopathologie des accidents thermiques et chimiques sont totalement différents. Une distinction s'impose donc.

    Il s’agit là d'une prise de conscience de deux phénomènes différents, nécessitant par là même deux prises en charge différentes.

     

    L'amalgame engendré par la dénomination commune "brûlure" a laissé croire trop longtemps que l'eau, parfaite pour un "cooling" de dissipation de chaleur, était une panacée universelle.

    Tandis que l'agression thermique correspond à un simple transfert de calories par radiation et conduction, l'agression chimique quant à elle met en œuvre de réelles réactions moléculaires. Ces réactions diffèrent d'ailleurs selon la nature de la substance ainsi que sa concentration.

     

    Ainsi, on peut distinguer plusieurs types de produits pouvant engendrer des lésions chimiques :

     

    • acides ou bases (le plus souvent il s'agit d'acide sulfurique (H2SO4), d'acide chlorhydrique (HCl), de soude caustique (NaOH), de la chaux (CaO)
    • oxydants forts (ozone pur, nitrate d'argent (AgNO3)...)
    • solvants puissants
    • agents réducteurs puissants
    • alkylants
    • nombreux agents chimiques (dits gaz de combat) utilisés pour des armes chimiques), dont les plus connus sont les agents vésicants tels que les gaz moutarde et lewisite, ou urticants comme l'oxime de phosgène

     

    Les lésions engendrées par un acide sont différentes de celles dues à une base ou encore celles provoquées par un solvant. Pour une lésion thermique, il y a seulement proportionnalité entre la profondeur de la lésion et la température ainsi que le temps d'exposition. La nature de la substance chaude n'a d'importance qu'au niveau de la conduction thermique (l'eau bouillante brûle la peau plus vite que l'huile bouillante). Le coefficient d'échange définit d'ailleurs cette vitesse de passage des calories d'un corps chaud vers un autre plus froid.

    Si la lésion thermique est principalement de nature physique, la lésion chimique est par essence réellement chimique.

     

    Certaines lésions chimiques se manifestent très lentement et parfois on ne remarque la brûlure que plusieurs heures après le contact agent/corps. C’est le cas des agents lipophiles tels que l'acide fluorhydrique, l’ypérite (gaz moutarde) ou le sulfate de diméthyle qui peuvent produire des inflammations ou de graves brûlures. 

     

    Les lésions chimiques peuvent brûler chimiquement et/ou avec de la chaleur dans le cas d'une réaction chimique exothermique. Ces brûlures peuvent survenir immédiatement au moindre contact avec la peau, l'œil, une muqueuse ou n'importe quelle cellule ; directement ou via des substrats, tissus ou objets contaminés, voire par ingestion d'aliments contaminés (l'Ypérite est très soluble dans le gras). Le plus souvent ces lésions sont extrêmement douloureuses et engendre ou favorise parfois des cancers.

     

      Soldat brûlé par le gaz moutarde (Ypérite)                                                     Brûlure à l'hydroxyde de soude            

     

    Soldat brûlé par le gaz moutarde (Ypérite)                            Brûlure chimique au NaOH 

     

    Les symptômes liés à ce genre d’agression dépendent de l’organe touché, de la profondeur de la brûlure et du produits ayant entraîné la lésion. La plupart sont connus et doivent vous alerter le plus tôt possible :

     

    •  Démangeaisons 
    • Décoloration,  changement de couleur et d'aspect (ex assombrissement de la peau), en petites taches ou sur de grandes surfaces 
    • Sensation de chaleur puis de brûlure, très aiguë parfois 
    • Difficultés respiratoires 
    • Toux sanguinolente 
    • Cloques plus ou moins importantes, jusqu'aux phlyctènes de plusieurs dizaines de centimètres carrés
    • Nécrose des tissus.

     


    Et les chirurgiens des centres de brûlés savent combien sont différents les deux types de lésions: le chimique cicatrise plus lentement et plus difficilement. De plus, les greffes "prennent" moins bien sur une lésion chimique.

     

    Si vous êtes en présence d’une personne qui vient de subir une agression chimique la conduite à adopter est la suivante :

     

    1_ Protéger la personne de tout contact avec le produit ou un autre

     

    2_ Déshabiller complètement la personne avec des gants de protection (oui elle peut avoir reçu des projections de produit à plusieurs endroits sans le savoir)

     

    3_ Laver la peau à grande eau (attention : uniquement si le produit ne réagit pas de façon violente avec l'eau !) afin d'éliminer le produit, et en évitant de contaminer une autre partie du corps ; en particulier en cas de projection dans l'œil, s'assurer que l'eau ne coule pas dans l'autre

     

    4_ Pendant ce temps (si vous êtes plusieurs l’appel peut être passé dès le début de l’accident) : prévenir les secours (« 112 » dans l'Union européenne, le « 15 » en France), en précisant bien la partie touchée et le nom ou la nature du produit et éventuellement les phrases de risques situées sur l’étiquette.

     

    5_ Continuer le rinçage jusqu’à l’arrivée des secours !!

     

    Important :
    à ce jour, le traitement de référence d'une brûlure chimique consiste en un lavage abondant et prolongé à l’eau courante, sur les lieux mêmes de l’accident, selon la règle des 10/15:


    Eau à 10-15°C, ruisselant à 10-15 cm des lésions pendant 10 à 15 minutes.

     

     

     Mécanisme de la lésion chimique

    La brûlure chimique est caractérisée par une destruction partielle ou totale des molécules, des cellules ou structure de la peau ou de l'oeil engendrée par un produit chimique irritant ou corrosif. L'importance de la modification des tissus caractérisera le degré de la brûlure.

      Soldat brûlé par le gaz moutarde (Ypérite)                                              Soldat brûlé par le gaz moutarde (Ypérite)       

    Brûlure chimique de la peau                                  Brûlure chimique de l’oeil 


    1.      Quels produits peuvent engendrer une brûlure ?

     

    Les corrosifs et les irritants sont les deux catégories de produits à caractère dangereux pouvant provoquer une brûlure chimique par simple contact avec l'oeil ou la peau.
    Certains d'entre eux peuvent présenter un double danger en associant une action toxique généralisée à une attaque corrosive primaire (voir acide fluorhydrique).

    2.      Le mécanisme

    Les corrosifs et les irritants ont la capacité d'effectuer des échanges avec les constituants de l'oeil ou de la peau provoquant la brûlure chimique.

    Soldat brûlé par le gaz moutarde (Ypérite)

     

    Cet échange se fait selon six types de réactions chimiques agressives : acide, basique, oxydation, réduction, chélation du calcium ou du magnésium, solvatation.

    3.      Les étapes de la brûlure chimique

    Le mécanisme de la brûlure chimique se décompose en trois phases :

      • le contact à l'origine de la brûlure,
      • la pénétration,
      • la réaction qui constitue la brûlure proprement dite.

    Entre le contact et la réaction, selon la nature du produit, on dispose de quelques secondes à quelques minutes pour intervenir efficacement.

     

    4.      Les Facteurs influençant la gravité de la brûlure:

      • nature du produit,
      • concentration,
      • temps de contact,
      • température du produit agresseur.

     

    Facteurs aggravant de la brûlure chimique

     

    La gravité de la brûlure chimique dépend principalement :

     

    De la nature et de la concentration du produit chimique:

     S'il réagit avec le corps humain via une réaction acido-basique ou d'oxydo-réduction etc.... Pour être agressif, il faut que sa concentration soit supérieure à 0,2 N.

    De l'énergie mise en jeu:

     Cette énergie est liée aux propriétés intrinsèques du produit chimique (son pKa, pKb, son potentiel rédox etc...)

     Du temps d'exposition:

    La surface de contact et l'état des tissus (s'ils sont sains et déjà lésés) est également important.

    Elle dépend également de facteurs physiques telles que la pression ou la température, le site de contact, de l'étendue touchée et de l'état des tissus, sains ou non. L'efficacité de la prise en charge de la décontamination d'urgence et des soins primaires conditionne l'apparition et l'évolution de la brûlure chimique et, en conséquence, l'importance des séquelles. (1)

    (1) Mathieu L, Burgher F, Blomet J. Comparative evaluation of the active eye and skin chemical splash decontamination solutions Diphoterine and Hexafluorine with water and other rinsing solutions: Effects on burn severity and healing [Comparaison des solutions actives de décontamination des projections chimiques Diphotérine et Hexafluorine avec l'eau et d'autres solutions de lavage : impacts sur la sévérité des brûlures et la cicatrisation]. Journal Chemical Health And Safety, 2007, 14, N°4, 32-39

    Le schéma ci-dessous récapitule les éléments précédents. De la rapidité de la prise en charge et de sa qualité dépendront les conséquences de la projection chimique.

     

    Les Bases

     

     

    Sources : www.prevor.com (Dr Lucien Bodson, Anesthésiologiste-Urgentiste Chef de clinique)

     

                  www.wikipedia.fr

     

     

    Voir aussi  Le Danger d’HF


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